Pourquoi le groupe paramilitaire russe Wagner fait trembler la France ?

Article : Pourquoi le groupe paramilitaire russe Wagner fait trembler la France ?
Crédit: Mikhail Egorov
30/09/2021

Pourquoi le groupe paramilitaire russe Wagner fait trembler la France ?

Écrire pour faire cesser la désinformation, l’ignorance et la manipulation.

Le Mali sur la voie de la libération

Le Mali comme la quasi-totalité des pays de l’Afrique francophone est encore sous domination néocoloniale et lié à la France par le pacte colonial. Dans cette équation, le sentiment anticolonial est une réalité. Les généraux français de la guerre d’Algérie et du Cameroun ont alors la théorie de la guerre révolutionnaire, stratégie et tactique de la contre-insurrection. L’armée française est une armée d’occupation et le désir des maliens de faire appel aux russes est un acte de résistance face à l’occupation. Là où cette armée d’occupation est présente, l’État s’effondre. La Centrafrique en est un exemple.

Au sentiment anticolonial s’ajoute la perte des esprits et des cœurs. Au cœur de la guerre révolutionnaire, l’échec de Barkhane est total comme le révèlent les manifestations anti-françaises au Mali, au Niger ou au Burkina Faso. Sur les sites militants, Barkhane y est décrite comme  force d’occupation  Malgré la désinformation occidentale sur les manifestations anti-françaises, en particulier  au Mali, cette haine est bien réelle et irréversible. La peur de Paris face à cette colère anti-française parmi les masses africaines, en particulier au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Un autre  élément marquant la peur de la France c’est l’embrasement de tous les pays francophones et l’arrivée des russes.

Le retour Russie

Les liens entre le Mali et l’URSS sont historiques. Le Mali de Modibo Keita entretenait des liens étroits avec l’URSS. Le Mali avait signé les accords de coopération militaire avec l’URSS. De nombreux officiers de l’armée malienne ainsi que les militaires actuellement au pouvoir ont été formés en URSS. Les militaires maliens voient la Russie comme un partenaire plus fiable et plus sérieux par rapport à la France. Ceci pourrait aussi expliquer la tentative d’assassinat du président de la transition, le colonel Assimi Goita. Si la Mali inquiète autant les français que les américains, c’est parce que, venue de Syrie via le Soudan, la Russie a surgi en Centrafrique, dans la sphère géopolitique de la France, donnant de facto un mauvais exemple au Mali.

Cette présence a débouché immédiatement sur un fond de tension géopolitique avec cette présence russe en Centrafrique.Le rôle des Russes en Centrafrique pose un grave problème. Leurs activités cadrent mal avec le processus de paix. Ils ont leurs propres priorités, qui manquent parfois de transparence », disait ce début janvier le Secrétaire d’état adjoint américain aux affaires africaines, Tibor Nagy Ce 17 janvier sur RFI, il ajoutait : « Nous devons y voir plus clair (…) en Centrafrique sont déployés plusieurs centaines de militaires russes. Les uns, comme conseillers, les autres, comme membres de milices privées ».

Contrairement aux français et aux américains, les russes aident le Président Touadera à reconstruire la République Centrafricaine et à réarmer, former, restructurer les FACA. Moscou a de plus forcé la main à l’ONU et aux occidentaux pour organiser un accord de pacification nationale avec les groupes armés.

Des soldats du groupe militaire russe Wagner dans Bangui.
Crédit photo: Alexander Massessov

Le tapage médiatique français et la diabolisation du groupe Wagner par les médias au service du colonialisme

Si le groupe russe Wagner est sollicité au Mali, c’est pour ses résultats probants et son rôle dans le maintien de la paix, la stabilité et la lutte contre le terrorisme en Syrie et en Centrafrique. Impuissante face aux russes et totalement désorientée, la France tente de discréditer le groupe russe à travers une intense campagne médiatique, en affirmant notamment qu’il est responsable des exactions, des exécutions sommaires et de tortures. La situation la plus abjecte dont ces médias ne parlent sont les crimes de guerre commis par les troupes d’occupation françaises en Afrique : violation des garçons en Centrafrique par les soldats homosexuels français de Sangaris appelés PD (car cette pratique est animale, barbare et infâme dans les valeurs africaines). Ces soldats coupables ont été blanchis par la justice française, une justice inique rendue par des juges iniques, pillage économique, vol de ressources. A  cela s’ajoutent  les crimes de l’armée française au Cameroun (génocide bamiléké), les crimes de la guerre d’Algérie .

Ces crimes sont niés et l’État colonial français joue la carte de l’arrogance dans la reconnaissance, l’indemnisation des victimes, la restitution du butin colonial volé, la mise en œuvre de la politique de réparation. Bien plus, les médias français  ne parlent pas des crimes de guerre commis par les troupes d’occupation française au Mali lors du massacre de Bounti qui a couté la vie à 19 civils maliens, ou encore la distribution d’armes effectuée par la France aux terroristes en Libye en 2011 et les crimes de l’armée coloniale française en Libye. Les responsables dont Sarkozy pour les crimes de la France en Libye, Macron, sa ministre de la défense et les soldats ayant perpétrés le massacre de civils pour le bombardement de Bounti au Mali doivent aller à la Cour Pénale Internationale (CPI). Ces cas de figure sont totalement ignorés par les médias français dans leur propagande médiatique.

Le retour des russes au Mali pourrait signer la fin de l’occupation

Bien que la Centrafrique n’appartienne pas géographiquement au Sahel, elle est un élément essentiel de la défaite française au Sahel. Si les français ont perdu les cœurs et les esprits, les russes ont gagnés. Une pétition pour une intervention russe .De cette impatience est né le Groupe des patriotes du Mali (GPM). Ses membres n’ont pas oublié le 30 janvier 2013, quand l’armée française est entrée dans Kidal, ville du nord du Mali connue pour être le fief des rebelles, et qu’ils ont empêché les soldats maliens de les suivre, ajoute Seydou Sidibé, du GPM. Aujourd’hui en première ligne dans l’organisation des manifestations, ils sont également à l’origine d’une pétition réclamant une intervention russe signée, selon eux, par 8 millions de Maliens. Selon un sondage publié mercredi 11 décembre 2019 par le site Maliweb, une aide russe « pour sortir définitivement de la crise » aurait la faveur de 89,4 % de la population, et 80 % aurait une opinion défavorable de la France. Pourtant, cette enquête a été uniquement réalisée dans le district de Bamako.

Si la France tremble face aux russes, c’est qu’elle a peur de perdre l’une de ses colonies à savoir le Mali. Cette situation au Mali pourrait s’étendre à d’autres pays francophones et la France aura tout à perdre à travers notamment ses multinationales (total, Bolloré, Lafarge  etc.) spécialisées dans le pillage économique et l’appauvrissement de ces pays. La Russie, grâce à cet accord international et bilatéral se projette sur le plan géostratégique et signe son retour sur les anciens champs de la guerre froide. Outre la projection géostratégique, elle assure son enracinement géopolitique avec notamment les investissements de Ioukos, Gazprom et les projets de reconstruction.  A travers cet accord. Barkhane est prise dans un étau : le rejet des populations africaines, la présence russe en Afrique, qui est de retour. Oui, il est temps que la France quitte le Sahel, où elle ne trouvera que l’échec et le déshonneur, après la défaite militaire déjà consommée.

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